jueves, 8 de diciembre de 2016

LA LIBERTÉ DE MOUVEMENTS DE FEMMES EN FRANCE
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L'affiche que les cafés labellisés peuvent coller sur leur devanture. Récemment, deux étrangères en vacances se sont installées au comptoir de l'un de ces bars, après avoir vu l'affichette, d'après le patron du bistrot en question.

Source de l'image: http://www.huffpostmaghreb.com/2016/07/24/cafe-banlieue-paris-homme-sexisme-femmes_n_11164272.html

En banlieue parisienne, des femmes s'installent dans les cafés investis par les hommes

L'ambiance est joyeuse au Roi du café à Aubervilliers (nord-est de Paris), ce mardi 19 juillet en début de soirée. Une vingtaine de femmes s'y sont donné rendez-vous. Le patron est à leurs petits soins, il court à droite et à gauche pour apporter de nouvelles tables et prendre les commandes.
L'une d'elles lui demande: "Vous avez des glaçons?". "Non, ici, il n'y a que des garçons", répond-il. La blague fait rire la grande tablée. Et pour cause, autour d'elle, les clients ne sont que des hommes, visiblement alanguis par la chaleur.
Elles rient aussi parce que, l'air de rien, ce jeu de mots en dit long sur leur combat. Voilà cinq ans, un petit nombre d'entre elles a réalisé qu'elles n'osaient plus rentrer dans les bistros d'Aubervilliers, dans le département de Seine-Saint-Denis, parce qu'ils n'étaient occupés que par les hommes. Elles ont créé le collectif Place aux femmespour réinvestir ces endroits. A plusieurs, elles se sentaient la force d'aller braver les regards obliques. Depuis, elles se réunissent tous les quinze jours dans un café différent et "occupent l'espace public", comme elles disent.
femmes aubervilliers
"Tout le monde nous connaît à Aubervilliers, s'amuse Monique, professeure d'allemand à la retraite et fondatrice du collectif (au premier plan à droite), quand les cafetiers nous voient arriver, ils savent ce qu'on veut."
L'heure du bilan
Elles revendiquent peu de choses, juste le droit de s'asseoir à un café. En sécurité. La précision est de taille. Selon Monique, 60 cafés ont reçu leur visite, sur les 200 que compte la ville. 8 ont été labellisés, c'est-à-dire qu'ils ont souscrit à une charte stipulant:
- "Je m'engage à accueillir avec bienveillance et respect les femmes qui entrent dans mon établissement.
- Je m'engage à créer les conditions d'un sentiment de sécurité, en intervenant, si nécessaire, pour maintenir le respect mutuel."
"On a été mal reçues parfois, avec des hommes qui nous barraient l'entrée, se souvient Maguy, 58 ans, formatrice de taxis. Ces endroits où on peut se poser tranquillement, on les a gagnés à la force de nos poignets... et des chaises sur lesquelles on s'est assises sans rien demander à personne".
Outre ces résistances, la majorité des patrons de bar a accueilli le collectif avec sympathie. Monique raconte l'entrée à La Planète Bleue: "Ça été un gros choc pour le patron. On est arrivées à 7 ou 8 femmes, il nous regardait avec de grands yeux pendant qu'on s'installait. Au fur et à mesure de la conversation, il nous a invitées à boire un thé à la menthe, et des messieurs attablés à côté nous ont proposé de jouer aux dominos."
Avant que Place aux femmes ne prenne les choses en main, "les patrons de café n'avaient pas toujours conscience de l'omniprésence des hommes, résume Maguy. Et les femmes ressentaient beaucoup d'appréhension".
L'autre victoire, c'est le nom donné à une petite place d'Aubervilliers, tout près du Roi du café, à l’angle de la rue Henri-Barbusse et de la rue des Postes. Elle s'appelle désormais "Place des Femmes". "C’est nous qui l’avons réclamée", racontent Monique, Maguy et les autres.

Ces terrasses de café et ces rues qui ont un point commun : les femmes semblent effacées. Dans certains quartiers populaires, les hommes occupent les lieux publics et les femmes subissent. France 2 a suivi deux militantes de La Brigade des mères dans une banlieue de la région parisienne. Nadia Remadna et Aziza Sayah se battent pour la liberté des femmes dans ces quartiers. Pour démontrer la réaction des hommes, elles les filment en caméra cachée.

"Il fallait briser cette loi du silence"

Dans ce bar, il n'y a que des hommes peu accueillants. Le patron n'a pas envie de discuter et d'autres hommes sont choqués de voir ces femmes. "Dans ce café, il n’y a pas de mixité", assure sèchement un homme. Aller dans un bar, ici à Sevran (Seine-Saint-Denis), c'est braver un interdit pour une femme. Pourquoi les hommes rejettent-ils les femmes ? C'est un problème de tradition, de culture, mais aussi de religion, selon ces militantes.
"Il fallait briser cette loi du silence", explique à franceinfo Caroline Sinz, journaliste à France 2 et auteure de cette enquête. "J'espère que je n'ai pas été caricaturale. Je n'ai pas pointé du doigt, j'ai posé les choses. A chacun de se faire son idée. Je ne regarde pas les choses avec une orientation politique mais il fallait dire 'attention, regardez le sort de ces femmes'."
Source: Franceinfo tv  Mis à jour le publié le 

Société : quand les femmes sont indésirables dans les lieux publics

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