Vigipirate supprime des kermesses scolaires 2015
Certains directeurs d'écoles craignent de ne pas pouvoir suivre les consignes de sécurité à la lettre et d'être tenus pour responsables en cas d'incident...
Privés de chamboule tout et de pêche aux canards. Cette année, de nombreuses écoles maternelles et élémentaires* ne tiendront pas de kermesse ou de fête de l’école, ou ne les ouvriront pas aux familles, pour des raisons de sécurité.
En cause : les consignes Vigipirate applicables aux établissements scolaires émises en février. Il est notamment demandé aux directeurs d’école de veiller au « contrôle d’accès », au « contrôle visuel des sacs » et « d’éviter tout attroupement aux abords de ces établissements ». Récemment plusieurs rectorats ont adressé un courrier aux chefs d’établissements pour leur rappeler la marche à suivre en cas de fête de fin d’année. Ce qui en a découragé plus d’un de lancer des festivités cette année.
« Je ne suis pas policier »
« Dans ces conditions, c’est trop compliqué d’organiser une kermesse. Je ne veux pas prendre de risque », explique à 20 Minutes le directeur d’une école élémentaire du Raincy (Seine-Saint-Denis), qui a décidé d’annuler cette fête. Une première dans l’histoire de l’école. « Lors d’une kermesse, les parents ne cessent de rentrer et de sortir, il serait ingérable de surveiller leurs allées et venues. Je ne suis pas policier et je ne vais pas fouiller les sacs », poursuit-il.
Une prudence dont fait preuve aussi cette année une directrice d’école élémentaire du 12 eme arrondissement de Paris. « L’an dernier alors que le plan Vigipirate n’était pas encore en vigueur, j’avais déjà rencontré des problèmes de sécurité. Car des jeunes étaient montés dans les étages de l’école. J’ai dû jouer au flic. Avec les consignes de sécurité renforcées, je ne veux pas prendre de risque. J’ai donc décidé de ne pas ouvrir la kermesse aux parents. Mais pour ne pas léser les élèves, elle aura quand même lieu pour eux ». Une décision qui va faire grincer des dents, selon elle : « Les parents apprécient ce moment de convivialité qui leur permet de rencontrer les enseignants et de discuter entre eux ».
La directrice d’une école maternelle de Valenton (Val-de-Marne) a fait un autre choix : la fête de l’école sera maintenue, mais les parents ne pourront entrer qu’entre 18h30 et 19 heures. Et chacun des participants sera raccompagné à la sortie par un enseignant ou la directrice : « je sais que je serai tenue pour responsable en cas de pépin, mais j’ai tenu à maintenir la fête à mes risques et périls. C’est un moment trop important pour les familles et c’est l’aboutissement d’un travail de musique et de danse pour les enfants », explique-t-elle. Pas question cependant de fouiller les sacs : « je ne le fais déjà pas le matin, donc je ne vais pas m’y mettre ce jour-là », affirme-t-elle. En revanche, la directrice filtrera bien les entrées avec vigilance. « Si un parent vient accompagné d’une personne que je ne connais pas, je questionnerai pour savoir qui il est », affirme-t-elle.
Les parents d’élèves à la rescousse
Interrogée à ce sujet lundi, la ministre de l’Education a indiqué qu’elle souhaitait que « ces moments de convivialité » de fin d’année, qui permettent que « les familles soient associées à la scolarité », « aient lieu, comme les années précédentes ». Mais pour l’heure, ses paroles ne semblent pas avoir atténué les craintes des directeurs d’établissements.
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