LE COÛT DE L'ABSENTÉISME AU TRAVAIL EN FRANCE
Source de l'image: https://fr.statista.com/infographie/11000/absenteisme-au-travail-en-france/
Management désuet, manque de proximité, directives autoritaires... tant de raisons qui provoquent un absentéisme «caché» qui pèse lourd dans tous les secteurs.
La facture est énorme. Selon une étude de l'institut Sapiens révélée parLe Parisien-Aujourd'hui en France, l'absentéisme «caché» pèserait presque 108 milliards d'euros en France. C'est «l'équivalent du budget de l'éducation nationale qui part en fumée tous les ans», s'alarment les auteurs de l'étude qui ajoutent que ce montant «manque aux entreprises, à l'État et, en bout de course, à la croissance française». Pour établir ce constat, le think tank libéral a calculé le coût total des salaires versés aux absents par l'entreprise en y ajoutant le coût des mesures prises en interne pour remédier à ces manquements.En moyenne, l'absence d'un salarié représente un coût de 4059 euros (3 521 € dans le privé et 6 223 € dans le public).
Le chiffre est en hausse régulière, selon le rapport. Dans notre pays, l'absentéisme représente 6% des heures de travail dans le secteur privé, soit 10,1 jours d'absence en moyenne par personne et par an et près du double dans le secteur public, selon les recherches de l'institut de socio-économie des entreprises et des organisations (ISEOR). Un chiffre qui a augmenté de 28% depuis 2007 et qui représente aujourd'hui 16% du montant total des salaires versés en France.
Management obsolète
Si un tiers des absences sont dus à des maladies, aux accidents du travail ou aux congés maternités, le reste des absences sont dites «évitables». Ainsi, 99% des causes évitables seraient directement liées à «une organisation du travail défaillante», «une communication inadaptée», «l'absence de formation professionnelle» et surtout à «des défauts de management».À l'origine de ces dysfonctionnements,la persévérance de «vieux modèles toxiques» datant d'il y a plus d'un siècle, estime l'étude. Plus concrètement, le rapport explique que nombre de dirigeants gèrent encore leurs équipes au travers de «procédures écrites ou orales rarement discutées», très peu négociées et encore moins expliquées.
Quelles solutions?
L'institut préconise un bouleversement des méthodes actuelles de l'entreprise pour réduire l'absentéisme. La mise en œuvre d'un «bon management de proximité à tous les niveaux», créateur de «satisfactions sociales» et de «performances économiques durables», soutenu par les pouvoirs publics, est indispensable. Ainsi, cultiver la proximité, «depuis l'équipe de direction jusqu'à l'équipe opérationnelle sur le terrain», permettrait la mise en place d'un «management plus personnalisé, stimulant, créateur de polyvalence et de négociations périodiques» qui finira par réduire le «sur-absentéisme» et rehausser la qualité de vie au travail.
L’absentéisme en France coûterait 108 milliards d’euros par an. Quelle est la part attribuable au cadre de travail et à l’augmentation du nombre de salariés âgés ?
C'est un casse-tête pour les entreprises. Un phénomène qui fait de la France un cancre en Europe : l'absentéisme. Passé de 14 jours en 2011 à 17,2 jours en 2017. Pourtant, rien d'inéluctable. Des entreprises ont réussi à faire baisser le taux. Dans l'Aisne, cette usine spécialisée dans le conditionnement de produits phytosanitaires propose des coussins aux conducteurs de chariots pour absorber les vibrations ainsi que des cabines fermées et chauffées beaucoup plus confortables que les anciens modèles.
Renforcer le bien-être au travail
L'entreprise a également investi un milliard d'euros pour robotiser une ligne de conditionnement. À l'arrivée, une plus forte cadence et moins de souffrance. La méthode ici, associer les salariés à l'amélioration de leurs conditions de travail. Grâce à cette méthode et ces investissements, l'entreprise affiche un taux d'absentéisme inférieur à 3%. L'objectif est de renforcer le bien-être au travail.
Dans une autre entreprise basée à Lyon, HomeServe, spécialisée dans les services pour la maison, les efforts portent sur la réduction du stress au travail.
Selon une récente étude, l'absentéisme en France coûterait 108 milliards d'euros par an. L'équivalent de deux fois le budget annuel de l'Éducation nationale.
Livre. Le taux d’absentéisme est une mesure lisible, visible et inquiétante. Il atteint, pour l’année 2017, 4,72 % des heures de travail, soit 17,2 jours d’absence par salarié, selon le baromètre Ayming 2018. On ignore pourtant souvent qu’il n’est que « la partie émergée d’un immense iceberg », rappelle Fabien Piazzon : avant de s’absenter, le salarié a vécu neuf autres formes de souffrance ou de démotivation, qui ont déjà produit des effets néfastes sur la performance de l’entreprise.
Dans Absentéisme : l’alerte rouge, l’enseignant et consultant balaie les idées fausses – non, le salarié absent n’est pas paresseux et, non, la souffrance au travail n’est pas une fatalité – et invite le dirigeant à s’interroger sur la part de l’absentéisme attribuable au cadre du travail qu’il offre.
Un questionnement d’autant plus nécessaire que l’alerte sera écarlate demain : l’augmentation du nombre de salariés âgés va encore accroître l’absentéisme. Les salariés qui ont aujourd’hui 50 ans ont été imprégnés de l’idée qu’ils allaient travailler jusqu’à 60 ou 62 ans ; le recul de l’âge de la retraite crée les conditions d’une extrême démotivation, estime celui qui, depuis quinze ans, accompagne entreprises et employeurs publics dans la prévention des risques professionnels et de l’absentéisme.
L’entreprise devra mener une réflexion pour maintenir dans l’emploi des salariés âgés qui n’auront pas les mêmes capacités cognitives et physiques que leurs prédécesseurs. Enjeu crucial pour les entreprises aujourd’hui, et demain pour les assurances qui devront continuer à financer ces hausses d’absentéisme par la hausse des cotisations. Selon une étude de l’institut Sapiens, l’absentéisme au travail en France coûterait 108 milliards d’euros par an, soit 4,7 % du PIB.
Source de l'image: http://www.if-coaching.com/blog/2015/02/04/le-management-du-travail/
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