LE MONT-BLANC VICTIME DE SON SUCCÈS
Source de l'image: http://www.lesoir.be/167978/article/2018-07-13/france-victime-de-son-succes-le-mont-blanc-voit-son-acces-restreint-pendant-huit
C'est le toit de l'Europe : 4 809 mètres, un sommet aussi fascinant que vulnérable et que son succès met en péril. Un arrêté préfectoral a été pris jusqu'au 15 août pour interdire l'accès du sommet aux alpinistes sans réservation. Chaque jour en été, presque 500 alpinistes se pressent pour tenter l'ascension, mais combien de temps le Mont Blanc pourra-t-il supporter cette surfréquentation ? Un couple de Besançon se lance pour la première fois avec un guide sur l'ascension du Mont Blanc et pas question pour eux de laisser des traces derrière eux. Mais tous les grimpeurs ne sont pas aussi respectueux : à la fin de saison, les refuges non gardés en altitude ressemblent à des dépotoirs.
Des amendes pour les touristes imprudents ?
La fréquentation du Mont-Blanc est de plus en plus dense et la plupart des personnes passent par le refuge du Goûter à 3 800 mètres. Mais avec une capacité de 120 personnes, il est plein à craquer : certains sont obligés de dormir dans le sas d'entrée, ce qui ne garantit pas un repos optimal pour continuer l'ascension. Pour le maire de Saint-Gervais, l'État est trop laxiste et il réclame que des amendes soient créées pour les touristes les plus imprudents. Il réclame également un plan de préservation écologique, pour protéger le massif de l'Homme et du réchauffement climatique, l'autre grande menace pour le Mont-Blanc. Chaque année, la Mer de Glace perd cinq mètres d'épaisseur et 30 de longueur. Les perspectives pour 2100 sont alarmistes, avec 80% des glaciers actuels qui auront disparu. Dernier espoir pour les collectivités locales, un classement du massif au patrimoine de l'UNESCO. Le Mont-Blanc est aujourd'hui un patrimoine naturel en péril, victime de son succès.
Source: France 2 France Télévisions Mis à jour le publié le
Les autorités françaises ont pris vendredi un arrêté restreignant pour huit jours, à partir du 14 juillet, l’accès au sommet du Mont-Blanc par l’itinéraire classique de l’Aiguille du Goûter, en raison de sa surfréquentation.
Cet arrêté, qui prend effet samedi, résulte « du dépassement récurrent et significatif de la capacité d’accueil du refuge du Goûter » et « des risques graves d’atteinte à l’ordre public », en termes de sécurité, de salubrité et de tranquillité, « induits par cette surfréquentation », explique la préfecture de Haute-Savoie dans un communiqué. « L’accès au sommet du Mont-Blanc via cet itinéraire, au-delà du Glacier de Tête-Rousse, n’est autorisé qu’aux seules personnes justifiant d’une réservation au refuge du Goûter, pour s’assurer qu’ils disposent bien d’une solution d’hébergement nocturne dûment identifiée sur l’itinéraire », ajoute-t-elle.
Imprudences et inexpérience
« L’application de cet arrêté ne fait pas obstacle à l’accueil au refuge du Goûter de personnes se présentant sans réservation dans un état de détresse, justifiant un accueil au titre du principe de solidarité en montagne », précise-t-elle. L’été dernier, 14 personnes sont mortes (contre neuf en 2016) et deux sont portées disparues sur les voies d’accès au Mont-Blanc, toit de l’Europe occidentale culminant à 4.810 mètres.
Face à cette succession de décès, souvent liés à des imprudences ou une inexpérience de la haute montagne, le maire de Saint-Gervais avait pris un arrêté municipal en août 2017. Celui-ci oblige tout alpiniste empruntant cet itinéraire, dit « voie royale », à être suffisamment équipé. La liste du matériel obligatoire était fournie en annexe de l’arrêté.
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