Retour aux 39 heures ?
Trois syndicats sur quatre avaient appelé à voter contre le retour aux 39 heures chez Smart. 93% des salariés se sont exprimés et une majorité a accepté.
39 heures payées 37. Certains syndicats n'en voulaient pas, mais les salariés de Smart ont dit "oui" à 56%. Après le vote, l'entreprise de 800 personnes est coupée en deux. 74% des cadres et employés ont voté "oui", chez les ouvriers, c'est seulement 39%.
À peine 8% de salariés syndiqués
Et c'est un échec pour la majorité des syndicats qui vont maintenant devoir négocier un accord qu'ils refusaient. Pour le valider, il faudra même qu'ils représentent au moins 30% des salariés, la loi l'exige. Cette négociation ardue à l'issue incertaine tombe mal. Pile au moment où le gouvernement veut justement plus de négociations dans les entreprises. C'est du moins ce que préconise un rapport sur le droit du travail remis cette semaine à Manuel Valls. L'objectif ? Faire valider désormais des accords par les syndicats représentant non plus 30 mais 50% des salariés. Est-ce une ambition démesurée quand certains décrivent des syndicats hors jeu ? Une chose est sûre, la courbe des salariés syndiqués n'en finit plus de plonger. En France aujourd'hui, à peine 8% des salariés sont syndiqués.
Entreprise : est-on aujourd'hui à la veille d'un big bang social ?
Réforme du travail, de son code, du contrat, des accords d'entreprise, est-on aujourd'hui à la veille d'un big bang social difficilement avouable par les politiques ? Pour François Lenglet, en direct sur le plateau de France 2, "c'est possible parce que les lignes sont en train de bouger sur ce sujet, pour partie à cause de la crise et du chômage". Ce à quoi les salariés tiennent le plus aujourd'hui, c'est la garantie de l'emploi. Pour l'obtenir, ils sont donc prêts à des concessions momentanées sur le temps de travail par exemple. Mais si cette flexibilité est souhaitable, il faut néanmoins l'encadrer pour protéger les salariés.
Les syndicats victimes ?
Par ailleurs, François Lenglet ne pense pas, et "ce ne serait d'ailleurs pas souhaitable", note-t-il, que les syndicats soient les victimes de cette nouvelle démocratie directe dans l'entreprise. "La démocratie sociale ne doit pas devenir une démocratie directe [...] sinon les décisions pourraient être prises sous l'empire de l'émotion", ajoute-t-il avant de conclure qu'"on a besoin de corps intermédiaires dans l'entreprise".
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