Obsèques de Richard Anthony

Mort à l'âge de 77 ans des suites d'un cancer généralisé, Richard Anthony laisse derrière des tubes en pagaille, des fans de la génération yéyés en deuil, mais aussi, d'un point de vue plus personnel, sa compagne et neuf enfants, preuves du goût du chanteur pour la bonne chère. L'un d'eux, Cédric, s'est confié au Parisien, dressant un portrait touchant et sans fard du "patriarche".

Fils du chanteur français et de sa deuxième épouse, Sabine, Cédric Anthony est aujourd'hui âgé de 37 ans, il a bâti sa jeunesse sur des tubes tels que Et j'entends siffler le train, Itsy Bitsy petit bikini, À présent tu peux t'en aller... Derrière l'homme, pionnier des yéyés, se cachait pourtant un être "maladivement timide", comme le révèle son fils. "Il a très souvent posé des lapins à Michel Drucker ou Sacrée Soirée (...). Il avait une peur panique des caméras." C'est selon le jeune homme pour cette raison que la carrière d'Anthony vacille dans les années 1970. "Il avait aussi peur de la scène, mais l'amour du public le lui faisait oublier", surenchérit-il.

Auteur de 600 morceaux (dont 21 se classeront n°1 des ventes), Richard Anthony en aura même involontairement servi à d'autres, comme aux Beatles qui se sont inspirés de sa première femme pour leur hit Michelle. Cédric raconte ainsi que son père s'était lié d'amitié avec les jeunes Liverpuldiens à Londres. L'histoire s'écrira en une nuit : "Alors qu'il mangeait dans les cuisines duHilton avec Paul McCartney, ce dernier avait adoré le prénom de celle qui lui envoyait des messages. Il lui avait fredonné Michelle ma belle et lui avait même proposé de la chanter. Mon père avait refusé."

Richard Anthony, de son vrai nom Richard Btesh, est l'auteur de plusieurs chansons ayant rencontré un large succès dans les années 1960, dont A présent tu peux t'en aller (1964) ou Et j'entends siffler le train (1962).

Ce dernier titre, adaptation d'un air du folklore américain, s'est écoulé à plus de 1,5 million d'exemplaires. Slow de l'été 1962, au moment de la fin de la guerre d'Algérie, la chanson a évoqué pour des milliers de conscrits et leurs familles le train qui emmenait les jeunes loin des leurs vers Marseille pour s'embarquer vers « la sale guerre ».

Source: http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/04/20/mort-du-chanteur-richard-anthony_4619216_3382.html#LCJScDaWlwOFVcKV.99