Préoccupée très tôt par l'éducation, elle enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une importante activité littéraire, pédagogique et politique et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes de Paris des années 1860. En 1871, elle participe activement aux événements de la Commune de Paris, autant en première ligne qu'en soutien. Capturée en mai, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en Métropole en 1880, et, très populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur des prolétaires. Elle reste surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit son militantisme politique dans toute la France, jusqu'à sa mort à l'âge de 74 ans.
Elle demeure une figure révolutionnaire et anarchiste de premier plan dans l'imaginaire collectif.
Louise Michel (1830-1905)1 est une femme de conviction, n’ayant « qu’une passion, celle de la révolution ». Institutrice dévouée aux enfants handicapés, pédagogue inventant des méthodes actives durant le Second Empire, amie de Victor Hugo, elle s'engage aux côtés de la Commune comme ambulancière puis comme combattante téméraire durant la Semaine sanglante (21-28 mai 1881). Tenant tête à ses juges versaillais avec un remarquable aplomb Déportée en Nouvelle-Calédonie en 1873, elle refuse sa grâce et reprend une intenseactivité pamphlétaire – et plus généralement l’écriture de romans populaires- dès son retour en métropole en 1880 à la faveur de l’amnistie générale. Elle devient le porte-parole de la révolution sociale –ce qui a pour effet de la renvoyer en prison entre 1883 et 1886.
Figure incontournable du mouvement ouvrier de la fin du XIXe qu’elle cherche à unir, porte-drapeau de l'anarchisme, la « vierge rouge » remplit les salles et harangue les foules dans le cadre de ses innombrables tournées qui la mènent des quatre coins de France jusqu’en Angleterre, Belgique et même Hollande. C’est à l’issue de l’une de ses conférences en faveur de la cause libertaire que Louise Michel succombe à une congestion pulmonaire le 9 janvier 1905. Une foule immense accompagne son corbillard drapé de rouge jusqu’au cimetière de Levallois-Perret où elle est inhumée.
Source de l'image: https://www.champagne-ardenne-tourism.co.uk/discover/weekend-town/chalons-en-champagne/visit-place/louise-michel-1212272
Une figures de la Commune
Louise Michel caricaturée pour le journal Le Grelot, 1881- Crédits : Alfred Le Petit
Pour une large majorité de ses partisans, la Commune n’est que l’aboutissement de la conception d’une République sociale, égalitaire et fraternelle telle qu’elle s’est développée au fil du XIXe siècle. En étudiant le parcours d’une de ses figures les plus légendaires, c’est bien l’expérience politique singulière qu’est la Commune qu’il s’agit de mettre en exergue. Au-delà de son caractère insurrectionnel et de sa répression sanglante par le gouvernement de Thiers, ce mouvement éphémère de la Commune constitue un laboratoire d’expérimentations avant-gardistes en matière de démocratie directe, d’autonomisme, de solidarité envers les plus humbles et d’émancipation féminine.
Louise Michel incarne toutes ces femmes qui, du 28 mars au 28 mai 1871, se dressent sur les barricades contre les Versaillais et assument leur activisme. Par son attitude lors de son procès, quitte à risquer la mort ou la déportation, elle contribue au profond clivage entre républicains au pouvoir et partisans de la révolution sociale, et devient une figure mythique dans l’imaginaire du socialisme révolutionnaire. L’échec de la Commune contribue à l’avènement d’une république bourgeoise et au retour des femmes dans la sphère domestique.
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