MORT DE CLAIRE BRETÉCHER
Autrice de bande dessinée, Claire Bretécher avait notamment été publiée dans "Spirou" et "Pilote". Elle est morte à l'âge de 79 ans.
ALAIN BENAINOUS VIA GETTY IMAGES
La célèbre dessinatrice et autrice de bande dessinée Claire Bretécher est morte à l’âge de 79 ans, ont annoncé ses proches ce mardi à L’Obs, magazine pour lequel elle avait travaillé.
“C’est avec une profonde tristesse que les éditions Dargaud annoncent le décès de Claire Bretécher, le 10 février 2020, à l’âge de 79 ans”, a annoncé l’éditeur dans un communiqué.
C’est à elle qu’on doit la série “Les Gnangnan” publiée dans “Spirou” à la fin des années 1960 avant que Glénat n’en édite un album. Elle avait ensuite imaginé “Les Frustrés” puis “Agrippine” dans les pages de L’Obs. Les aventures de cette adolescente gâtée au caractère bien trempé, née de parents bobos soixante-huitards, ont été publiées en huit tomes entre 1988 et 2009.
Parmi les pionniers de la BD, elle a su imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale. Observatrice détachée de son époque, elle en croque les travers avec une immense autodérision.
Claire Bretécher fut l’une des premières femmes bédéistes reconnues en France. Dans ses dessins, l’autrice aimait notamment imaginer des personnages féminins à l’image de Cellulite (dans “Pilote”) et Agrippine où elle tournait en dérision les préoccupations des femmes et leur place dans la société.
Sa galerie de personnages lui permettait de s’attaquer à des sujets de société qu’elle aura très souvent identifiés bien avant la plupart de ses contemporains. Au point qu’en 1976, Roland Barthes dira qu’elle est la “sociologue de l’année”. Elle pratiquait aussi avec talent la peinture, produisant une série de portraits saisissants de ses proches et d’autoportraits sans concession.
“Le physique qu’on a n’a aucune importance, l’important c’est la façon dont on se ressent. Moi je me suis toujours ressentie comme quelqu’un de moche, de immontrable, de insortable. Ça m’a empoisonné l’existence jusqu’à 25 ou 26 ans”, lançait-elle dans une interview télévisée en 1975, avant de dénoncer “toutes ces saloperies de journaux” et leurs injonctions à la beauté.
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